À l'heure ou nous sommes pistés de toute part, ou certains smartphones sont capable de retracer notre itinéraire sur plusieurs années, à l'heure ou le moindre de nos achats par carte laisse une trace, à l'heure des caméras de vidéo-surveillance à chaque coin de rue, il y a plus 1500 personnes par an qui disparaissent sans que l'on puisse les identifier !
Et Epigonus quidem amictu tenus philosophus, ut apparuit, prece frustra temptata, sulcatis lateribus mortisque metu admoto turpi confessione cogitatorum socium, quae nulla erant, fuisse firmavit cum nec vidisset quicquam nec audisset penitus expers forensium rerum; Eusebius vero obiecta fidentius negans, suspensus in eodem gradu constantiae stetit latrocinium illud esse, non iudicium clamans.Et Epigonus quidem amictu tenus philosophus, ut apparuit, prece frustra temptata, sulcatis lateribus mortisque metu admoto turpi confessione cogitatorum socium, quae nulla erant, fuisse firmavit cum nec vidisset quicquam nec audisset penitus expers forensium rerum; Eusebius vero obiecta fidentius negans, suspensus in eodem gradu constantiae stetit latrocinium illud esse, non iudicium clamans.
Petiot, Landru autrefois... Puis Michel Fourniret, Emile Louis, Guy George, Patrice Alègre... et aujourd' hui, le mystérieux 'tueur de l'autoroute A6'... Combien de crimes commis durant des dizaines d'années, en toute impunité, alors que la plupart de leurs auteurs étaient connus des services de police ? Pourtant, le serial killer n'est pas un héros, cet être exceptionnel et fascinant que nous décrivent le cinéma, les médias ou les pseudo-spécialistes. Non, ce tueur est monsieur Tout-le-Monde. Vous l'avez peut-être croisé, c'était peut-être ce conducteur dans le véhicule d'à côté et qui vous a souri au volant. Car c'est bien sur la route que vous avez le plus de chances de le voir : pour assurer son impunité, il se déplace. Avocate et criminologue, Corinne Herrmann nous livre son regard de spécialiste, mais aussi de femme. Tout en mettant à mal certaines idées reçues - non, le serial killer n'est pas supérieurement intelligent ; non, il n'agit pas toujours seul ; non, on n'a jamais identifié un tueur grâce au profilage -, elle pose des questions souvent taboues, et apporte ses réponses, pas toujours politiquement correctes. Comment les tueurs en série échappent-ils à la vigilance des services de police ? Qu'est-ce qui dysfonctionne à ce point pour qu'on en arrive là ? Quelle est la responsabilité des institutions politiques, judiciaires et administratives dans de tels manquements ? Existe-t-il des complicités silencieuses, une volonté délibérée d'étouffer certaines vérités ?
Auxerre, fin des années 1970. Des jeunes filles disparaissent sans laisser de trace. Toutes sont pupilles de la D.D.A.S.S., handicapées mentales légères et élèves d'une institution spécialisée, l'institut médico-éducatif (I.M.E.) d'Auxerre. Toutes ont croisé le chemin d'un homme, le "chauffeur de bus" Émile Louis. Il faudra pourtant attendre décembre 2000 pour que cet homme soit arrêté et que l'enquête débute.
Les Disparues d'Auxerre est une chronique de l'horreur – séquestrations, meurtres, viols, tortures, réseaux de pédophilie –, mais aussi de vingt ans d'inertie et de lâchetés, voire de complicités. Car dès 1981, après la découverte du cadavre d'une jeune fille, Émile Louis est arrêté et inculpé par le gendarme Jambert, qui a fait le lien entre ces disparitions suspectes. Il bénéficie d'un non-lieu. Les enquêtes sont suspendues, les dossiers oubliés, le gendarme raillé. La loi du silence s'installe.
Corinne Herrmann et Philippe Jeanne connaissent parfaitement le dossier, la première en tant que juriste du cabinet d'avocats défendant les familles des disparues, le deuxième comme directeur de l'I.M.E. d'Auxerre à partir de 1993.
Leur livre est un choc, par ce qu'il révèle d'abord : les auteurs ont choisi de balayer secret professionnel et présomption d'innocence – on pourra donc lire le "profil" du tueur en série présumé, les indices et témoignages, le rapport du gendarme de 1984... C'est surtout un choc par ce qu'il dénonce : les compromissions d'un petit milieu de notables de province, prêts à fermer les yeux pour conserver leur tranquillité.
Quitte à laisser en liberté celui qui pourrait être le plus grand serial killer de l'histoire judiciaire française.